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L'idole à papa (Jean Ferrat)
Il y avait deux clans dans la famille Du temps où j'étais un mouflet Tino Rossi faisait pâmer les filles Et tous les garçons rigolaient Et je me dis qu'aujourd'hui même C'est peut-être pareil pour moi Les unes rêvent en murmurant "Je t'aime" Les autres ricanent tout bas Tu peux m'ouvrir cent fois les bras C'est toujours la première fois Tu peux m'ouvrir cent fois les bras C'est toujours la première fois Evidemment, après trente ans passés A écouter "Marinella" Même en ayant d'la suite dans les idées On n'se bat plus comme chien et chat On dit plutôt dans un sourire "Il était pas si mal que ça Depuis le temps que nous entendons pire" En sera-t-il pareil pour moi ? Pourtant, que la montagne est belle Comment peut-on s'imaginer En voyant un vol d'hirondelles Que l'automne vient d'arriver? Oui dans trente ans du train où vont les choses Dieu sait c'qu'il adviendra de moi Mais s'il me reste à la bouche une rose Qui jette encore un peu d'éclat Quand de jeunes contestataires Mettront leurs grands pieds dans mon plat Je leur dirai "Tino, que je suis fier D'être encore l'idole à Papa" Faut-il pleurer, faut-il en rire Fait-il envie ou bien pitié Je n'ai pas le coeur à le dire On ne voit pas le temps passer Texte soumis aux Droits d'Auteur - Réservé à un usage privé ou éducatif
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